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Klaus Barbie et les enfants d’Izieu (1°ECO1)

mardi 12 mai 2009

Lors de notre voyage du mois de mars dans la région lyonnaise, nous avons vu des extraits du procès Barbie au Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Nous avons ensuite étudié le sens de ce procès de 1987 lors d’un atelier avec un animateur du musée. Le lendemain nous avons visité la Maison des enfants d’Izieu où 44 enfants juifs ont été arrêtés en 1944 sur ordre de Barbie et déportés à Auschwitz. - la classe de 1°ECO1 -
 
 
« Je n’ai pas commis la rafle d’Izieu. Je n’ai jamais eu le pouvoir de déportation. Je combattis la résistance – que je respecte - avec dureté. Mais c’était la guerre, et la guerre, c’est fini. »
 
Voila les derniers - et les seuls - mots que Klaus Barbie a prononcés avant sa condamnation, les derniers mots du procès dont nous avons vu des extraits au Centre de la Résistance et de la Déportation. Comment réagir face à ce détachement qui, jusqu’au bout, montre l’inhumanité du personnage ?
Les témoignages sont tous poignants, touchants. Ces femmes, ces hommes pourtant si différents, tous évoquent à quel point cet homme a brisé leurs vies. Tous semblent témoigner, poussés d’une rage qui, depuis les 30 ans qui les ont séparés du procès, ne les a jamais quitté. Une des victimes, Lise Lesévre, désemparée, dit : « J’ai peine à vous décrire la bête sauvage qu’était Barbie. » Je n’ai pas vécu ce qu’ils racontent, et pourtant cette colère, tous, tant épris de sincérité, tous me la transmettent. Des cicatrices physiques dues aux tortures à celles morales que les années non plus n’effaceront jamais, c’est souvent en larmes, mais déterminés, que chaque victime décrit douloureusement la barbarie du « boucher de Lyon ». Les larmes montent même lorsque Sabine Zlatin, directrice de la maison d’Izieu, dans un élan de haine, crie, hurle presque : « Et les enfants, c’était quoi ? Des innocents ! ».
 
Sa voix semble encore raisonner lorsque nous entrons pour la première fois dans le mémorial de la maison d’Izieu. Dans la première salle, ils sont tous à nous sourire. Innocents, sans doute bien loin de se douter de la tragédie dont ils allaient être victimes, leur regard m’attire, puis me transperce. Etant allée à Auschwitz, je ne peux m’empêcher d’imaginer leur trajet, leur mort atroce. Je pense à tout cela et je recroise leur sourire. Cette photo est belle et pourtant elle me fait mal. Durant la visite, nous découvrons chacun des 44 enfants d’Izieu et au fil de la matinée, je commence à éprouver une affection pour l’un d’entre eux, Georgy, je ne sais pas vraiment pourquoi. C’est peut-être son sourire, son jeune âge ou ses fautes d’orthographe un peu maladroites, en tout cas je ressens un véritable attachement pour lui, et m’imaginer sa déportation me touche encore plus. Nous découvrons leur cuisine, leurs dessins, leurs lettres. La maison d’Izieu semblait être une bulle de bonheur extérieure à la guerre, une immense colonie de vacances où les enfants juifs pouvaient connaître l’enfance qu’ils n’avaient jamais vécu.
«  […] Mais c’était la guerre, et maintenant, c’est fini ». Le sourire narquois de Barbie fait froid dans le dos, tant il semble être opposé à la tragédie dont il a été responsable. En fait, rien n’est terminé et rien ne le sera jamais. Les victimes auront toujours leur place dans la Mémoire française et mondiale : La barbarie nazie n’aura jamais épargné personne, et les enfants d’Izieu en sont l’exemple le plus frappant.
 
Vistoli Marion, 1ereECO1
 
 La maison d’Izieu, telle qu’on la voit aujourd’hui est un havre de paix, face à un paysage magnifique et entourée par le calme, la sérénité. Imaginer ce groupe d’enfants habiter ce lieu dans les années 40 est donc naturel. Ces enfants pleins d’innocence et de vie que ce lieu a sauvé. Imaginer en revanche, des hommes armés, retirant ces enfants du seul endroit où ils étaient encore en sécurité, de force, violemment et qui les emmènent vers la mort pour la simple raison qu’ils sont nés, cela est impossible à imaginer, impensable. Ces enfants, ces 44 enfants ne reverront plus leur famille, subiront un trajet épouvantable, seront traités comme des moins que rien, pas comme des humains en tout cas et encore moins comme des enfants. Pour ces hommes qui les arrêtent, c’est évident que ces enfants ne font pas partie de l’humanité, comment pouvoir agir ainsi autrement ? Et pourtant ils agissent, sans éprouver le moindre remord.
Des remords… Klaus Barbie n’en a absolument pas, même 40 après, lors de son procès, il ne reconnaît même pas qu’il est le principal coupable de cette rafle. Il n’éprouve d’ailleurs aucun remord également pour toutes les souffrances physique et morales, les traumatismes qu’il a infligés à de pauvres gens pendant le guerre. C’est en écoutant des témoignages de personnes ayant subi des scènes de tortures par Barbie, que nous nous sommes réellement rendus compte de leur souffrance et à quel point cet homme a été un monstre, sans cœur, une « bête sauvage » comme les témoins l’ont désigné. La souffrance, un mot très présent durant ce voyage et les autres que nous avons effectués. Une souffrance indescriptible et qui fut interminable, une souffrance non méritée, infligée sans raison à des innocents. Il est très important de se rendre compte de cette souffrance pour que plus jamais personne ne ressente une telle souffrance à cause d’une personne, d’idéologie.
 
Lambert Juliette
Chère Sabine Zlatin,
 
 nous sommes le 18 Mars 2009 et aujourd’hui j’ai visité la maison des enfants d’Izieu dont vous avez été la créatrice et dont j’ai souvent entendu parler.
 Je trouve que votre histoire a connu un destin tragique dans la mesure où, isolée de tous et donc en sécurité la plus totale, vous avez connu le déchirement qu’est de perdre sa « chair », bien que ce n’était pas vos enfants, ils vous considéraient comme telle. Vous, vos enfants et votre mari avez été dénoncés mais je tiens a rappeler que l’idéologie nazie était entendue, applaudie et admirée, l’idée que le régime nazi proclamait était inimaginable, inhumaine, cruelle et stupide mais elle était pourtant soutenue par des millions de fidèles, ayant une morale comme nous tous.
 Ayant vu une partie du procès de Klaus Barbie avec mes camarades nous n’arrivons toujours pas à comprendre comment un homme peut arriver à croire à une idéologie pareille sans être victime de folie, pour moi le remords des dégâts que j’aurais provoqués ne pourrait s’envoler de mon esprit et mon sentiment de culpabilité m’empêcherait de vivre.
 Je ne vous écris pas pour pardonner les erreurs commises par le passé en vous disant que les mentalités ont changé mais pour vous expliquer que nous, les jeunes d’aujourd’hui travaillons sur le devoir de mémoire pour lequel nous attachons beaucoup d’importance.
 Comme le disait Paul Eluard « ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre » et pour cela, je continuerai à perpétuer la mémoire d’actes qui ne doivent en aucun cas se reproduire. En ce soir de Mars 2009, nous sommes présents, près à réagir contre la moindre menace persécutant une race ou une religion. 
 « Ohé partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme. Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes… »
 
JORIS RAVEUX
 
 Lors de notre passage au Centre historique de la résistance et de la déportation de Lyon, la projection des extraits du procès de Klaus Barbie m’a beaucoup fait réfléchir. En effet cela m’a interessée car je trouve qu’assister à un procès est quelque chose de fort. Les témoignages étaient extrêmement poignants, la description des tortures et des déportations m’a serré le cœur. Les victimes de Klaus Barbie nous font partager leur douleur et font passer l’émotion comme si nous étions directement en face d’eux, il est rare qu’une vidéo me touche autant, cependant celle là était vraiment émouvante. D’autre part le visage de l’accusé avait une noirceur sournoise, il se dessinait sur son faciès un sourire tel une lame de couteau tranchante. Son détachement face aux victimes déstabilise, horrifie. Cet homme ne regrette rien, il se dit innocent, pour lui tout ça n’est rien, insignifiant, sans la moindre once de signification. Pourtant ce crime est réel et c’est le plus grave au monde : un crime contre l’humanité. Klaus Barbie est alors un monstre inhumain, on reste à jamais horrifié par ses actes.
 Puis ensuite, la découverte, d’un lieu, une maison isolée, loin dans la campagne, Izieu et ce lieu si tranquille a pourtant été un décor où Klaus Barbie a pu jouer la plus atroce des scènes. Les visages des enfants nous accompagnent tout au long de la visite et leurs voix emplissent ses pièces trop vides. Selon Elie Wiesel les déportés ont deux morts, une irréversible commise par leurs bourreaux il y a longtemps et une deuxième que nous avons entre les mains, c’est à nous que le devoir revient de ne pas les laisser mourir une deuxième fois, en les laissant disparaître dans l’oubli, nous devons nous rappeler pour ne jamais oublier. « Ceux qui oublient leur passé sont condamnés à le revivre. »
Elisa Lopez

 La maison des enfants d’Izieu a été pendant plus d’un an un lieu sûr pour ces jeunes enfants juifs le plus souvent orphelins. Grâce au courage et à la bonté de Sabine et Miron Zlatin, ces enfants ont pu vivre normalement en mangeant à leur faim et en jouant comme si rien ne se passait autour d’eux, comme si ils étaient éternellement protégés. Izieu est un lieu qui, dès la première visite, nous frappe par sa beauté et ses paysages paisibles. Comment expliquer cette journée du 6 avril 1944 où 44 enfants et 7 éducateurs ont été arrêtés et déportés ? Comment Klaus Barbie a t-il pu priver ces enfants de ce magnifique lieu pour les envoyer dans l’endroit le plus noir ? Nous ne pouvons jamais oublier et pardonner ce geste inexplicable, commis et accepté à la fois par tant de personnes. Ces enfants voulaient seulement vivre mais Barbie en a décidé autrement. Il s’est permis de décider de la vie de tellement de gens que je me demande si cet homme en était justement un. Pourquoi a t- il été jugé plus de 40 ans après les faits ? Comment a t-il réussi à s’échapper sans subir les conséquences de ses affreux actes ? 
Sa froideur et son refus de communiquer lors de son procès en 1987 ont montré encore l’horrible esprit de ce personnage. Il n’éprouve aucun regret ni remord et rejette toute forme de responsabilité pendant le procès où quelques survivants et témoins ont trouvé la force de venir témoigner pour la mémoire des millions de juifs tués, pour que l’on n’oublie jamais ce que les nazis ont pu faire. Ce crime contre l’humanité ne doit jamais être oubié ni reproduit.

Soraya Bouhlal

 

 

Un jour toujours
Pour avoir son tour,
Chacun construit le temps,
Cela n’a rien d’important.
Or un seul homme décide
Et les familles s’indignent.
Peu à peu il continue ce qu’il appelle son devoir,
Et après êtres bleues, les nuits sont noires.
Des gens sont là pour protéger les enfants
Alors que d’autres sont pressés de voler leurs premiers instants.
Ceux-ci pensent être à l’abri
Mais voilà qu’arrive Barbie.
Puis un jour d’avril
Les enfants et les adultes sont soudain en péril.
Car leur refuge majestueux
N’a pas réussi à se cacher d’eux.
Eux les allemands soient disant puissants
Qui ont volé des innocents.
Des innocents embarqués dans des camions
Voici un exemple de crime contre l’humanité : la déportation.
Qu’ont fait ces quarante enfants juifs ?
Isolés à Izieu lieu décisif.
La séparation avec leurs parents fut déjà un malheur,
Les voilà maintenant dans l’horreur.
Une seule fin pour ces enfants déportés :
La même que leur communauté.
 
Alexia GALLOUËT
 
 
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