Des remords… Klaus Barbie n’en a absolument pas, même 40 après, lors de son procès, il ne reconnaît même pas qu’il est le principal coupable de cette rafle. Il n’éprouve d’ailleurs aucun remord également pour toutes les souffrances physique et morales, les traumatismes qu’il a infligés à de pauvres gens pendant le guerre. C’est en écoutant des témoignages de personnes ayant subi des scènes de tortures par Barbie, que nous nous sommes réellement rendus compte de leur souffrance et à quel point cet homme a été un monstre, sans cœur, une « bête sauvage » comme les témoins l’ont désigné. La souffrance, un mot très présent durant ce voyage et les autres que nous avons effectués. Une souffrance indescriptible et qui fut interminable, une souffrance non méritée, infligée sans raison à des innocents. Il est très important de se rendre compte de cette souffrance pour que plus jamais personne ne ressente une telle souffrance à cause d’une personne, d’idéologie.
La maison des enfants d’Izieu a été pendant plus d’un an un lieu sûr pour ces jeunes enfants juifs le plus souvent orphelins. Grâce au courage et à la bonté de Sabine et Miron Zlatin, ces enfants ont pu vivre normalement en mangeant à leur faim et en jouant comme si rien ne se passait autour d’eux, comme si ils étaient éternellement protégés. Izieu est un lieu qui, dès la première visite, nous frappe par sa beauté et ses paysages paisibles. Comment expliquer cette journée du 6 avril 1944 où 44 enfants et 7 éducateurs ont été arrêtés et déportés ? Comment Klaus Barbie a t-il pu priver ces enfants de ce magnifique lieu pour les envoyer dans l’endroit le plus noir ? Nous ne pouvons jamais oublier et pardonner ce geste inexplicable, commis et accepté à la fois par tant de personnes. Ces enfants voulaient seulement vivre mais Barbie en a décidé autrement. Il s’est permis de décider de la vie de tellement de gens que je me demande si cet homme en était justement un. Pourquoi a t- il été jugé plus de 40 ans après les faits ? Comment a t-il réussi à s’échapper sans subir les conséquences de ses affreux actes ?
Sa froideur et son refus de communiquer lors de son procès en 1987 ont montré encore l’horrible esprit de ce personnage. Il n’éprouve aucun regret ni remord et rejette toute forme de responsabilité pendant le procès où quelques survivants et témoins ont trouvé la force de venir témoigner pour la mémoire des millions de juifs tués, pour que l’on n’oublie jamais ce que les nazis ont pu faire. Ce crime contre l’humanité ne doit jamais être oubié ni reproduit.
Soraya Bouhlal