Max Wagmann est né le 10 mars 1899 à Cmilow, en Pologne et était tailleur de profession. Avec son épouse Sonia, polonaise elle aussi, ils ont deux enfants : Nimy, née en 1927, et Henri, né le 30 octobre 1928. Les deux enfants sont nés à Luxembourg. En France, on sait qu’ils ont d’abord résidé à Marseille, en même temps que la famille de Fritz Wagmann, le frère de Max. Ils sont ensuite assignés à résidence à Pertuis en 1942 au 11 rue Voltaire, et sont ainsi séparés du frère qui reste à Marseille.
L’arrestation du père, Max
Au cours de l’été 1942, inquiets des multiples rafles de juifs, les deux familles Wagmann tentent de fuir en gagnant l’Espagne, mais ils sont tous arrêtés ; les femmes et les enfants sont relâchés et retournent à Pertuis. Les deux hommes sont envoyés au camp d’internement de Gurs jusqu’en février 1943. Le 4 mars 1943, Max Wagmann, est déporté avec son frère par le convoi numéro 50, parti de Drancy pour Majdanek, un camp d’extermination en Pologne. En 1945, il n’y avait que quatre survivants de ce convoi, Max et Fritz Wagmann n’étaient pas parmi eux. Les deux hommes étaient âgés de 45 et 44 ans et leur famille ne savait pas ce qu’ils étaient devenus.
L’arrestation du fils, Henri
Henri Wagmann était scolarisé à Pertuis rue Giraud. A l’âge de 15 ans, il n’était pas inscrit sur l’état alphabétique des israélites de la circonscription de Pertuis (état qui ne recense pas les juifs au dessous de seize ans) contrairement à sa sœur Nimy Wagmann, alors agée de 16 ans. Le 29 octobre 1943, le docteur Cousin signe un certificat attestant que l’enfant Henri Wagmann a bien été vacciné. Mais celui-ci ne terminera pas l’année scolaire. Henri Wagmann est parmi les sept personnes raflées à Pertuis le 8 mai 1944 par la Gestapo à son domicile. Quelques jours après son arrestation, Henri, matricule 22 200 à Drancy, est déporté par le convoi numéro 74, parti de Drancy pour Auschwitz, le 20 mai 1944. Il est qualifié de sans profession, étant donné qu’il n’a pas eu le temps d’en acquérir une, il était encore collégien. Il est inscrit(e) sur le Mur des Noms en tant que Chaïm Wagmann.