Val de Durance
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Retour d’Auschwitz par les 1°ECO1

jeudi 19 février 2009

"Le mardi 3 février nous sommes allés passer une journée en Pologne dans le but de visiter les camps d’Auschwitz-Birkenau. Nous avons commencé par visiter le camp de Birkenau, le plus grand camp d’extermination nazi et le plus grand cimetière au monde. Ce qui m’a le plus impressionné est l’immensité de ce camp et l’ambiance qui y règne. Nous nous sommes rendus dans la vigie principale ce qui nous a permis de surplomber le camp duquel nous ne pouvions malgré tout pas voir l’intégralité. (...)
Avant de sortir complètement du camp, je me suis retourné et j’ai vu cet immense camp, délimité par des barbelés et organisé pour l’assassinat industriel et j’ai vraiment réalisé que tout ceci avait réellement existé.
Nous nous sommes rendus sur le camp d’Auschwitz I. Nous avons pénétré dans ce camp en passant sous le très célèbre portail " Arbeit Macht Frei " ; l’ambiance était encore plus pesante qu’à Birkenau, le ciel était gris, les rues sombres et sans bruit. J’imaginais sans mal la présence des nazis criant avec leurs chiens en train d’aboyer et les déportés obéissants aux ordres.
Je pense qu’il est important d’avoir effectué ce voyage afin de se rendre compte par nous mêmes que ces histoires ont bel et bien existé, qu’il ne s’agit pas seulement de rumeurs comme certains le prétendent. Je pense que je me souviendrais toute ma vie de ce voyage et de ce que j’ai vu et entendu de moi même ce jour là." Clément 

" Le lieu le plus émouvant pour moi a été la chambre à gaz et j’ai été très impressionnée par la taille du camp d’Auschwitz II-Birkenau qui est vraiment énorme." Marjorie

"C’est une fois sur la « Judenramp » que j’ai vraiment su où j’étais, les explications de notre guide étaient claires « c’est là où les déportés arrivaient ». J’imaginais ce que ces gens subissaient lorsqu’ils arrivaient dans le froid sans savoir où ils étaient. Après cela nous avons marché jusqu’à Auschwitz-Birkenau, le camp de concentration et d’extermination, ce fut un choc de voir cette célèbre porte destinée à n’être franchie qu’une seule fois. Nous sommes montés en haut du bâtiment qui est complètement vitré. Presque tout le camp est en ruine, des ruines à perte de vue, on se demande « jusqu’à où ça va ??? ». Puis nous sommes allés dans le camp des femmes, nous avons l’intérieur d’une baraque, des toilettes et de la salle d’eau. Après cela nous avons vu les chambres à gaz en ruine, « ça fait bizarre de les voir ». L’après midi nous sommes allés à Auschwitz 1 qui est un camp plus petit que Birkenau, mais il n’est pas en ruine, donc il y a tout ; les baraques, l’hôpital, les salles de tortures les plus abominables, la chambre à gaz. Dans une des baraques il y a un « musée » là où il y a des milliers d’objets entassés (chaussures, cheveux, valises…), mais s’il y a bien une chose qui ma vraiment marquée, c’est la maquette d’une des chambres à gaz, on voit des femmes, des enfants, des bébés, des personnes âgées rentrer dans le vestiaire pour se déshabiller. Et plus vers nous on voit une chambre à gaz remplie des personnes qui forment un véritable tas, qui suffoquent, la violence est très bien représentée sur les visages, on voit des enfants se faire piétiner, il y a des bras dans tous les sens. Quand on regarde à nouveau le vestiaire avec femmes enfants vieillards, on sait très bien ce qu’il va leur arriver". Victor

"On a commencé la visite par Birkenau : ce qui m’a d’abord impressionné c’est la taille du site. C’est gigantesque. La neige accentue la grandeur et l’horreur du centre concentrationnaire. A l’arrivée devant la porte de Birkenau nous réalisons réellement ou nous sommes, et je me suis dit : « Mince alors ! Ca y est , tu y es . Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont marché là où tu marches toi , il y a plus de 60 ans. » Ça m’a vraiment bouleversé, car en sortant de l’avion je ne réalisais pas encore que je venais d’atterrir en Pologne et encore moins que dans un peu moins de deux heures j’allais visiter le plus grand cimetière du monde . Les rails , la Juderampe, Birkenau ; Auschwitz I ce sont des mots qui resteront gravés dans ma mémoire. Nous avons vu des films, nous avons lu des livres mais de le voir vraiment c’est une vraie claque qu’on se prend dans la tête .
Auschwitz I : quand j’ai visité l’ensemble du camp d’Auschwitz I, un sentiment d’impuissance est apparu et ce dernier ne m’a plus quitté jusqu’a la fin de la visite. Les valises, les chaussures, les lunettes, les prothèses, les casseroles de cuisines, tout cela, on sait que toutes ces choses ont été spoliées aux juifs, mais quand on le voit, c’est totalement différent. C’était vraiment une journée riche en émotion. Une journée difficile non pas physiquement ( même si le froid était omniprésent ) mais psychologiquement, car nous devons un minimum prendre sur nous pour ne pas nous laisser submerger." Alyssa

"C’était vraiment étrange de se trouver sur ce lieu, c’est comme si on n’arrivait pas à vraiment imaginer qu’on s’y trouvait vraiment, sur le vrai lieu.
L’après-midi nous étions à Auschwitz I, le camp de concentration. Ça a été pour moi un moment très très bouleversant. Ce que j’ai ressenti n’était pas vraiment de la tristesse mais une sorte de mal être, un dégoût par rapport à toutes les choses horribles qui se sont passées ici. 
Les blocks transformés en sorte de musée étaient très traumatisant, le fait de voir ces objets qui représentent vraiment une personne fait vraiment prendre conscience du nombre tout en sachant que ce qui est dans le musée n’est qu’une infime partie des objets récupérés, qui ont été pour la plupart envoyés en Allemagne. Ensuite nous avons été dans la « cour de la mort » à ce moment j’ai vraiment été touché et eu envie de pleurer. A partir de ce moment là je me suis senti oppressée, enfermée. La visite de la prison du camp a été très dure pour moi, je me sentais à l’étroit, oppressée. La dernière chose qu’on ait visitée dans le camp fut la chambre à gaz et le four crématoire. Ce lieu est tellement marqué par la mort et la souffrance…
La journée dans son ensemble fut vraiment enrichissante, je m’en souviendrais toute ma vie mais elle était également très difficile physiquement et surtout moralement." Juliette 

 " Je ne pensais pas que ce camp était aussi immense, je le vois proportionnel à la haine nazie. Lorsque nous avons vu les objets personnels, j’ai été particulièrement choqué, une chaussure qui était pourtant parmi des milliers d’autres semblait se démarquer, elle faisait approximativement la taille de ma petite soeur, comment pouvoir sacrifier des enfants ?
Pour être franc, c’est après le voyage que j’ia ressenti le plus d’émotion, c’est en essayant de raconter mon voyage que cela a été le plus flagrant, aucun mot ne permettait de décrire cela, mon coeur se resserrait, et je répondais par un simple hochement de tête, c’est indescriptible. Malgré cela j’essaie toutefois de trouver des mots pour que l’on se souvienne de ce désastre. Ainsi mes soeurs seront averties de ce passé, pour qu’elles puissent avoir tous les éléments en main pour pouvoir juger les actes qui se déroulent encore dans la réalité. 
Etant déjà avant largement hostile à l’idéologie raciste, je ne peux tout simplement plus supporter cela. Cela m’a même apporté de la haine envers ces intolérants, ce voyage a donc fortifié mes convictions." Franck
 
"Cette journée je pense a été une expérience très enrichissante pour nous. Je me suis réellement rendu compte de l’horreur de la vie dans Birkenau, c’est une chose qui je pense ne peut se comprendre que lorsqu’on visite le camp et cela ne m’a fait qu’admirer davantage les survivants. Nous même avec nos parkas et nos après ski étions frigorifiés alors que les détenus avaient de simples uniformes avec des sabots en bois.
Plusieurs personnes de la classe ont pleuré, je n’ai pas ressentit ce besoin, j’aurai toujours du mal à réaliser. Réaliser que des millions de personnes ont été assassinées à Auschwitz et comprendre la souffrance quotidienne des survivants.
Je pense qu’il est important que les survivants témoignent, nous sommes la dernière génération qui pourra récolter leurs témoignages, les derniers qui pourront les écouter nous raconter leurs épreuves. Nous nous devons de nous soucier de cette partie de l’histoire que certains continuent de nier. Peu de gens sont réellement informés et prennent conscience de ce génocide. Grâce à cette visite et à tout ce travail sur ce projet, nous pouvons désormais, nous aussi, transmettre nos connaissances sur la Shoah aux autres. J’aurais aimé qu’il y ait un ancien déporté pour qu’il nous raconte, nous explique, nous décrive. J’ai eu du mal à réaliser et je pense qu’il m’aurait aidé." Elisa
 
" Je me suis sentie triste, remplie de compassion envers les juifs et impuissante. Nous avons visité une salle dans laquelle nous pouvions voir les biens des juifs : des centaines de paires de chaussures, des centaines de paires de lunettes, des habits de nourrissons, de la vaisselle... Mais le pire ce fut les deux tonnes de cheveux des juifs conservés, les Allemands recyclaient tout : les cheveux servaient à faire des tapis, des habits. Etre en contact réel avec ces biens, ces choses, est très dérangeant, très troublant. Un sentiment d’écoeurement, de dégoût me prit alors, mais je ne pouvais me laisser aller, autour de moi, je voyais bien que je n’étais pas seule à être chamboulée.
Une fois la visite terminée, je me sentais dépouillée, vide, triste. Plus jamais je ne retournerai à Auschwitz, mais je pense que pour mon devoir de morale, de conscience, rien n’a été plus bénéfique." Cloé
 

 «  Etre sur les lieux de ce massacre, sur les traces des juifs était très important pour moi. Déjà comme un devoir d’être humain ensuite de réaliser réellement l’ampleur de cette tragédie, et par la suite tout faire pour que tout cela ne se reproduise plus. Car pour moi, là est tout le sens de ce voyage.
D’être là-bas m’a permis d’apercevoir de mes propres yeux leurs conditions vie, et le froid a fait accentuer en moi l’idée horrible que je m’étais faite avant de venir. Toutefois, heureusement qu’il y avait une guide pour nous expliquer chaque lieu, car autrement ça n’aurait été qu’une visite touristique à prendre des photos de tel ou tel endroit sans savoir sa signification.
A la fin de notre visite, j’ai été l’une des dernières à sortir du musée (de Auschwitz) j’ai donc dû ouvrir le portail afin d’en sortir. Quand je l’ai poussé, j’ai tout de suite été submergée par la tristesse, j’étais au bord des larmes. Car j’ai réalisé la chance que j’avais de ne pas avoir connu cela et d’avoir la chance d’entrer-sortir librement alors que d’autres ne l’ont pas eu. Et qui ont au contraire vécu un véritable calvaire.
Cette journée très enrichissante qui a été remplie en émotions, restera gravée à jamais dans ma mémoire. » Loubna 

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