Au cœur du nid d’amour commence notre voyage.
Vers une autre époque, peut-être même un autre âge,
Si lointain dans nos esprits, pourtant si proche dans le temps…
Rue des réfractaires, nous progressons lentement.
Plongés dans nos pensées, des souvenirs qui ne nous appartiennent pas
Nous comprenons Son histoire au fil de nos pas.
Je suis celui qu’on ne ressuscitera pas
Le pont que nous traversons, le tunnel dans lequel nous nous perdons,
Chaque minute nous rapproche d’une Histoire que nous vivons.
Je vis sur l’éternelle joie vivante de mourir !
La mémoire du Cèdre et de la confiance,
La mémoire du murier et de la violence,
A chaque pas nous mesurons notre chance.
Ne passe pas sous l’arbre : il pleure une douceur trop lourde à supporter
Les ronces nous retiennent quelques instants prisonniers.
Est-ce ta vie ou ta mort qu’elles veulent nous entendre contempler ?
Nuit de la terre, protège-moi !
Ou, comme un témoin qui nous semble éternel,
Ton nom gravé en lettres de pierre sur une stèle…
Roger Bernard, mort à l’âge de 23 ans,
Ici s’achève le livre de ton étonnement.
Dodier Solène, 1ère S2
C’est lové dans le Nid d’Amour que commence la Résistance,
Où, pour chasser le danger, notre identité doit être modifiée.
Puis marcher en silence dans la rue des Réfractaires
Arrêtant quelques instants son regard sur une plaque de pierre au nom du Capitaine Alexandre.
Ne passe pas sous l’arbre, il pleure une douceur trop lourde à supporter.
Puis, il nous faut quitter la ville, ses rues pavées pour emprunter des chemins escarpés.
Sur le petit pont, passer sans se faire repérer,
Avant d’atteindre le cèdre, qui attend là depuis plus de cent ans,
Qu’un vieux fantôme vienne à sa rencontre.
Ne passe pas sous l’arbre, il pleure une douceur trop lourde à supporter.
Sur un chemin de terre où la nature, année après année, reprend du terrain,
Il faut alors se diriger vers l’obscurité,
L’obscurité de la mort ?
Non l’obscurité pour mieux accueillir la lumière de la vie,
Au bout du tunnel brille l’étincelle Résistance, cachée sous les chênes de l’autre côté du Luberon
Ne passe pas sous l’arbre, il pleure une douceur trop lourde à supporter.
Et en suivant un sentier sauvage de ronces et de branches mêlées
On atteint un édifice de pierre, seul face à la route goudronnée et au regard rapide des conducteurs,
Avant y vivait un murier,
Avant y mourrait un jeune poète,
Et, si l’on tend l’oreille, on peut encore y entendre le tintement d’une vieille bicyclette.
Baudry Séléna, 1ère S2
Tu t’es levé dans la nuit,
Dans la plaine éternelle, tu as parcouru
Le long du ruisseau
Le chemin de la Résistance
Je suis allé dans l’ombre du calice
Au détour d’une Rue,
Rue des Réfractaires,
Il pleure une douceur
Tu t’es engagé
Pour la vie
Pour l’amour
Pour ce Nid d’amour
Pour la beauté de la lune et des étoiles.
Dans la brume tu es allé,
Dans la brume tu traverses le pont.
Le Pont du combat
Le pont de la Liberté
Liaison entre la vie et la mort.
Dans la brume
Il y a
L’épi de l’amertume
La griffe du sanglot
L’éclat sombre du désarroi.
Ton destin s’enracine,
S’enracine dans ta résilience
Tel un arbre
Arbre de réconfort
Arbre de lien
Arbre de vie.
Autour du cèdre,
Que tu as délicatement étreint
Tu ne veux pas
Renaitre la graine identique qu’on a semée.
Ta force infinie
Aussi légère que la brise
Mais autant PUISSANTE
Que la Tempête
Douleur
Vacille entre les mains des agresseurs.
Tu pénètres dans le tunnel
Couloir incessant
Vers l’amour
Vers l’envie
Vers le ciel
Adieu blancheur coupante de l’été.
Devant la gare
Halte à la vie
Terminal de ce combat
Tout meurt de respirer.
Ta vie
Suspendue au désir des infidèles
Oscille entre
Etat et Trépas
Repos ou Existence.
En dépit de ta peur
Que la paix soit dans tes yeux.
Près de cette stèle
Qui t’immortalise
Ton destin s’achève
Le fil éphémère de la vie
Se brise
Se rompt
Le souffle aérien du vent
Mon souffle s’écourte maintenant.
Mais ton souvenir est éclairé
Par la pensée
Par ce Rayon de soleil
Par la clarté du Jour
Et
Je vais vivre.
Je vis !
Léa SCHOLEFIELD, le 03.02.2016 - 1ère S2