Le camp des Milles, le parcours mémoriel
Le site du camp des Milles est un lieu chargé d’histoire, entretenu, dans le but de ne jamais oublier. Passant d’usine désaffectée à un camp d’internement et de déportation, c’est le seul camp encore en état en France et l’un des seuls en Europe. Le bâtiment est un lieu patrimonial, témoignant des événements de la Seconde Guerre Mondiale. C’était un camp de transit, et non de concentration. Comment et pourquoi avoir fait de ce site un lieu de mémoire de la Seconde Guerre Mondiale ?
Le grand camp français a été inauguré en tant que site-mémorial le 10 septembre 2012. Il est classé comme monument historique et est présenté comme l’un des 9 hauts lieux de mémoire de France. La nécessité de préserver le camp s’est ressentie en 2009 lors de la création de la « Fondation du camp des Milles, mémoire et éducation »
Le but du camp des Milles est de montrer jusqu’où peut aller le rejet de l’autre, il dénonce les horreurs des guerres et des génocides. C’est un lieu tourné vers l’enseignement de la fraternité et du respect de l’autre, refusant l’engrenage des discriminations, de l’antisémitisme, du racisme et aussi de la xénophobie.
Le parcours mémoriel du camp des Milles est une partie de la visite du site, plus précisement la deuxième. On trouve durant cette partie le site encore en état lors de la fin de la seconde guerre mondiale lorsque le camp de d’internement a été fermé. En visitant les lieux remplis d’histoire, on imagine les conditions de vie horribles vécues par les prisonniers que ce soit les rats, la vermine, les maladies,... Ou la grande promiscuité entre les internés car ils ont pu être jusqu’à 3500 en même temps dans le camp ; il n’y avait plus de vie privée. On a aussi accès aux traces laissées par les internés.
La visite commence par un long couloir avec des fours de chaque côté, on avance pour arriver devant un four transformé en cabaret par les prisonniers. Il y avait souvent des représentations à l’intérieur. Des dessins et le nom du cabaret sont encore visibles à l’entrée.
L’entrée du cabaret « Die Katacombe », du même nom qu’une salle de spectacle à Berlin
L’entrée d’un four avec des inscriptions sur le haut.
La visite continue ensuite vers l’étage, nous quittons les fours pour ce rendre vers l’étage le plus élevé du site : on y trouve une très vaste pièce, vide et sale avec une fenêtre qui offre une vue sur le village des Milles et sur les rails d’où partait les convois lors de la troisième période du camp.
Au deuxième étage, la vaste pièce servait de dortoir. Les conditions de vie étaient désastreuses.
Ce chemin permet de reconstruire comment vivaient les prisonniers. L’information historique recueillie auparavant par le visiteur doit lui permettre de donner tout leur sens aux espaces parcourus et d’en saisir la puissance émotionnelle. Elle lui permet aussi d’en comprendre la dimension diachronique, certains de ces espaces ayant connu diverses utilisations au cours des différentes phases de l’internement. Le parcours mémoriel continue en partie aussi à l’extérieur du bâtiment avec des statues mémorielles et un wagon de déportation, installé en 1992. En 1942, les convois partaient pour le camp d ’extermination d’Auschwitz.
Le wagon du souvenir de la déportation
Ce qui fait aussi du camp des Milles un lieu de mémoire, c’est la grande diversité d’œuvres d’art créées part des artistes lors de leur internement.
Ainsi la visite du camp des Milles comprend un véritable parcours mémoriel : les lieux sont conservés, en état. Le Mémorial propose une « immersion » dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale pour mieux comprendre notre passé.
Morille Enzo, Philippe Dylan 1ère S2