Le camp des Milles, de septembre 1939 à juin 1940, était un lieu d’internement des “sujets ennemis”, puis de juillet 1940 à juillet 1942, il devient un lieu d’internement pour “indésirables”.
La vie au camp des Milles étant difficile, les internés trouvaient des occupations diverses pour lutter contre l’ennui. C’est ainsi que la vie culturelle y a été très riche.
En effet les détenus organisaient différentes activités comme des conférences, des cours de français, des concerts, cette vie culturelle était menée par de nombreux artistes par exemple des peintres ou des photographes, et aussi par des scientifiques comme Otto Meyerhof qui obtient le prix Nobel de médecine en 1922.
Pour combattre l’ennui les artistes créent pour survivre malgré leur manque des moyens, ils créent par exemple des sculptures comme les travaux de Peter Lipman-Wulf ou des peintures ou des dessins comme ceux d’Hans Engel ou de Ferdinand Springer.
En effet, une des caractéristiques du camp des Milles est l’ampleur et la diversité de la production artistique réalisée par les internés. On a retrouvé trace de plus de 400 oeuvres picturales, littéraires, musicales…
Cela s’explique en partie par le fait que certains internés étaient des intellectuels très connus, notamment au sein du mouvement surréaliste. Par exemple Max Ernst, Hans Bellmer, Wols, Ferdinand Springer, Lion Feuchtwanger.
Dans le réfectoire des gardiens du camp des peintures murales ont été réalisées par les internés.
La musique était également représentée avec le pianiste et compositeur Erich Itor Kahn, le chef d’orchestre Adolf sibert, les chanteurs Ernst Moshachher, Joseph Schmidt et Siegfried Kurzer.
- Sculpture de Peter Lipman-Wulf
Il y était aussi organisé des pièces de théâtre. Il y avait un cabaret nommé “Die Katakombe”, nom qui s’inspirait d’un célèbre cabaret allemand à Berlin. Cette “salle de spectacle” avait été créée dans un four à tuiles du camp, on y jouait des pièces de théâtre ; en effet certains internés étaient comédiens, auteurs dramatiques et metteurs en scène comme Friedrich Schramm et Max Schlesinger. L’entrée au cabaret était payante, la monnaie qui circulait au camp était plus de l’alcool, des cigarettes et de la nourriture que de l’argent liquide.
- L’entrée du Cabaret “Ein Katacombe”
On peut donc voir que malgré les conditions horribles d’internement dans cette usine de tuiles, les internés trouvaient des moyens divers et souvent créatifs ou culturels pour lutter contre l’ennui et essayer de tenir moralement. En effet c’était une façon de “résister” à l’enfermement et à la déshumanisation.
Avoir une vie culturelle c’était exister, c’était une forme d’engagement, une forme de résistance par la création.
Les internés développèrent ainsi une vie culturelle active et résistèrent par l’esprit en créant des centaines d’oeuvres.
TIFFENEAU Enzo, RAINAUD Joris, HAMON Michaël, PEPERSTRAETE Romain, élèves de 1°S2