Un monument aux morts est un monument érigé pour commémorer et honorer les soldats, soit des personnes tuées ou disparues par faits de guerre. Ces monuments se trouvent dans toutes les communes de France car elles ont toutes été touchées, afin de rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie, mais aussi pour se rappeler du sacrifice des soldats habitant dans cette commune. La plupart datent de 1920, dont 30 000 ont été élevés entre 1918 et 1925. Les principaux sont les mausolées ( grande tombe, contenant un corps), les mémoriaux (commémorer et honorer une ou plusieurs personnes), et les cénotaphes (à la mémoire d’une ou plusieurs personnes, sous forme de tombeau)
Nous voici, dans la commune de Bédarrides, entre Châteauneuf du Pape et Monteux, où un monument aux morts est placé au centre de la commune. J’ai choisi cette commune car j’ai été en vacances là-bas, chez des amis.
Après de multiples recherches et ayant pris des renseignements à la mairie, j’ai rencontré une dame, habitante de la commune de Bédarrides. Elle travaille au service patrimoine de la mairie et a accepté de répondre à quelques-unes de mes questions, en rapport avec le monument aux morts ;
Tout d’abord, tous les 11 novembre de chaque année, la commune de Bédarrides fleurit le monument aux morts pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918. Lorsque l’on descend du pont de l’Ouvèze vers le cours Bouquimard, c’est le monument aux morts que l’on rencontre en premier. Ce qui n’était pas le cas, il y a environ dix ans ; il se trouvait plus au nord, au croisement des voies. Cependant, l’aménagement de la place a permis de le déplacer au centre du carrefour.
De plus, bien proportionné sur ce lieu, et haut de 2,50m, le monument aux morts est bâti sur un socle de béton évasé sur la base et au sommet se trouve un soldat. Cependant, on pourrait se demander si la statue qui orne ce monument, est bien un soldat ? En effet, à part le fusil qu’il tient solidement dans les deux mains, il n’a aucun équipement militaire. Il est habillé en civil, c’est un jeune homme libre et il semble courir. Est-il pressé d’aller au combat ? A ses pieds, on remarque des outils de travail ; un marteau et une tenaille, entourés par de l’herbe en bordure de champs. Si l’on regarde bien le personnage, il paraît vif et décidé, c’est un symbole de la jeunesse fauchée par la guerre.
Le soldat représente le garçon à la barricade de DELACROIX, placé dans son œuvre « la liberté guidant le peuple » en 1830 remémorant les Trente Glorieuses. Aux côtés de « Marianne » il porte des pistolets sur les barricades fumantes de Paris. C’est Gavroche, que l’on retrouve aussi dans « les misérables » de Victor Hugo.
On retrouve cette image sur les anciens billets de 100 francs (les francs circulant en France depuis 1795 jusqu’en 2002 → date de la mise en circulation de l’euro)
Ce soldat est un symbole du peuple en armes, plus précisément pour la défense du pays. Mais c’est aussi un symbole de la jeunesse qui s’est engagée et qui a été sacrifiée par les constats de la première guerre mondiale.
Sur ce monument, on trouve les noms des disparus de plusieurs guerres ; 67 noms au total sont identifiés, pour la première guerre mondiale. Tous ces soldats sont considérés comme des héros, ainsi que tous les survivants à cette guerre, car ils n’ont peut-être pas tous laissé leur vie à la guerre mais tous ont été hantés par ce drame leur vie entière. Tous les combattants qui en sont revenus et les familles de chacun dont nous sommes les descendants, sont des héros ; on vit grâce à leur sacrifice et grâce à leur engagement.
Puis, nous remarquons une autre liste comportant les noms des disparus des autres guerres : 4 noms pour la guerre 1870-1871, 12 noms pour la seconde guerre mondiale (1939-1945), 1 nom pour la guerre d’Algérie et 1 nom pour la guerre d’Indochine.
Voici, la liste des noms ( sur deux faces du monument) des soldats morts pour la France, pendant la première guerre mondiale :


On relève des noms qui reviennent plusieurs fois, comme « Berard » (2fois), « Bernard » (2fois), « Bouche » (2fois), « Chouvet » (2fois), « Delegue » (3fois), « Bubourg » (2fois), « Dulaux » (2fois), « Durand » (3fois), « Germand » (3fois), « Girardin » (2fois), « Granget » (2fois), « Laffont » (2fois), « Lautier » (3fois), « Moutte » (2fois), et « Roux » (3fois).
Au total, nous comptons 85 soldats bédarridais morts pendant la première guerre mondiale. Ce sont donc, 85 soldats qui habitaient cette petite commune, et 85 soldats qui se sont sacrifiés pour défendre la patrie, la France.
Guerre, morts et survivants, que de souffrances, nous n’en voulons plus !
Il ne reste plus que ce jeune homme bondissant, œuvre du sculpteur Léopold Bulla (signature sur la base et sur le socle), né à la Colle-sur-Loup, en 1871 et décédé à Avignon en 1936. Il est aussi l’auteur des monuments de Grambois et Roussillon. Il a ému la commune de Bédarrides en transmettant son émotion simple et authentique.
Pour finir, les monuments aux morts présents dans toutes les communes de France ont une signification ; ils sont érigés pour le souvenir.