Tant de personnes que tu as vues
Ces trois années de drame durant
Ames de passage survenues
Puis emmenées par ce fort Vent
De colère.
Pion du plus grand des caprices
D’une folie sans noms, pure vice
Sur l’échiquier, rôle déterminant
Drancy, tu les as logés ces pédants !
Morts.
Tout ça n’est point ta faute. Jamais…
Tu n’étais qu’un outil ! Le U des damnés.
Tout cela pour un mot. Qui bourdonnait
À l’oreille d’un fou. Exterminé,
Juif.
Ecrasés sous leur crasse, noyés.
Ces âmes sont navrantes. Envolées,
Machinalement. Il en reste quoi, dis ?
Un caillou ? Une mémoire ? Rien.
Des Cendres…
C’est tout.
Du camp de Drancy
On entend certains murmures
Qui ne sont plus à leur merci
Rempart à la Liberté
D’une France prostituée
Symbole d’une époque amputée
Pour laquelle il faut lutter
De ses trois blocs
De pierres rugueuses
La statue choque
Par sa Vérité sulfureuse
Aujourd’hui lumineuse
Et gorgée de Vie
Son Histoire poussiéreuse
Pourtant la salit
Mais autour d’elle
Les enfants rient
Et par ces rires fraternels
Ils les sortent de l’oubli