Sur les pas d’un visage submergé par la foule : Erich Meyer. A chaque lieu de mémoire, une nouvelle vague de prise de conscience, toujours plus grande, toujours plus forte.
Les Milles.
Puis Drancy, une porte vers l’enfer.
Les murs sont encore là, habités par des familles. Le crime semble effacé par la verdure. Le poids du passé n’empêche pas la vie dans le présent.
De tous âges, de toutes conditions, de toutes nationalités ainsi que de toutes origines, ils n’avaient qu’un point commun, leur religion. Persécutés, même dans ce pays des droits de l’homme. Trahit par leur nation.
Seul le nom, la cité de la Muette, transcrit ce douloureux passé. La mémoire n’y trouvait pas sa place et aujourd’hui, elle impose sa présence grâce à ce mémorial. L’essentiel maintenant, est de transmettre tous ces maux du passé.
Auschwitz. L’enfer, sous nos yeux.
Et le projet se termine. Toute une classe sensibilisée, changée et grandit par ces lieux, ces témoignages, ces silences… La mémoire tient dans la paume de nos mains, un souvenir à jamais brûlant.
Notre rôle, faire coexister présent et mémoire.
Marine BLANC, TL1
Je descends du bus et je vois : partout du béton. En forme de U avec des fenêtres étroites. De vraies cages à lapins.
C’est Drancy, l’un des plus importants camps de transit sous l’occupation allemande. Aujourd’hui il est habité, aujourd’hui il y a la vie.
Mais avant... 67 000 hommes, femmes et enfants ont été stockés ici, comme des marchandises attendant leur dernier rendez-vous avec la mort.
Et moi je marche près des rails sans même oser les toucher. J’entends à travers le bourdonnement ambiant la voix aiguë de la guide : « derrière vous... œuvre de... Salinger... déporté... » . Je me retourne : une sculpture immense au sommet de 7 marches successives. Elle est si haute qu’elle semble percer la grisaille du ciel parisien. Beaucoup de symboles dans la pierre. Je vois des lettres que je ne déchiffre pas. Entre ce qui peut illustrer les portes de la mort il y a un homme et une femme. Deux juifs, victimes de ce qui fut le plus grand génocide qu’a connu l’Histoire.
Je suis maladroitement le groupe qui déjà se déplace. La guide continue de sa voix perçante. Il est question de 14 internés résistants qui, en alliant leurs forces tentèrent l’évasion par le creusement d’un tunnel. Hélas à quelques mètres de leur but ils furent surpris par les officiers allemands. Ces derniers appliquèrent le principe de la responsabilité collective. Des innocents du camp furent assassinés à leur place, en guise de punition. Tandis qu’eux-mêmes un destin tragique les attendait en direction des camps de travail.
Comment une idéologie peut-elle en arriver à de telles extrémités ? Et ces gens dans les immeubles, ont-ils tort de vivre sur un lieu pareil ?
Comme le phœnix la vie doit renaître de ses cendres. Mais ne perdons pas la mémoire. Il s’agit de comprendre et de vivre avec. A cet instant je pense qu’une conscience collective est nécessaire. Et la présence humaine sur ces lieux de mémoire prouve non pas qu’ils « n’en ont que faire », mais qu’ils participent à la renaissance de l’être humain après de telles atrocités.
Ida Fermaud, TL1