Retour d’Auschwitz. 30 janvier 2013
La rencontre avec un témoin la semaine dernière au Mémorial de la Shoah à Paris était déjà très émouvante, mais être sur les lieux mêmes, c’est encore autre chose.
Jusqu’à présent nous n’avions pas pris conscience réellement de l’immensité du massacre mais aujourd’hui je peux vous assurer que l’odeur de la mort est toujours présente dans ce camp d’Auschwitz.
Il ne reste peut être que des ruines, des murs, de la poussière mais ce sont des poussières de leur histoire, de leur sang, de leur famille . Les affaires des déportés m’ont vraiment permis de réaliser l’ampleur de ce qu’on appelle "génocide ".
Le mot extermination devient alors un mot qui peut se comparer à une mort industrielle.
J’imagine leur visage, leur histoire, leurs sentiments et je me pose des questions peut être encore plus qu’en arrivant.
Leurs premiers pas sur le camp étaient déjà déterminants pour leur mort . L’être humain est si facilement influençable et devient tellement insensible à cause de cet endoctrinement que ça en devient lourd.
Si l’on me demandait l’image qui m’a marqué je répondrais l’obscurité, mais surtout les chaussures d’enfants qui m’ont montré la capacité des nazis à n’avoir aucune pitié pour s’en prendre à des êtres innocents.
J’avais une absence de conscience mais aujourd’hui j’ai grandi, j’ai compris.
Coline Marslen. TL1