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TL1. C’est un voyage qu’il fallait que je fasse

jeudi 14 février 2013, par BLANC Marine

Retour d’Auschwitz

 

 

 

La première chose que je dois coucher sur le papier, c’est la façon de témoigner qui est propre à chaque survivant de l’Holocauste. Oliette, que nous avons rencintrée au lycée, a besoin d’écrire et de lire son passé afin d’essayer de prendre du recul. Comme si elle lisait les mémoires d’une personne qui n’est pas elle. Puis à chacun des mots de Jacques ZYLBERMINE rencontré le 24 janvier au Mémorial de la Shoah le 24 janvier, nous percevons la lourde tâche qu’est de raconter son passé. Et enfin, Benjamin ORENSTEIN, qui nous a accompagnés à Auschwitz, a une semblable facilité pour s’exprimer. Il a l’habitude de témoigner et surtout, cela parait le soulager.
Je pense avoir besoin de temps pour réaliser.

 De retour, les images reviennent, les émotions aussi. 
Tout d’abord, dès mon entrée dans l’enceinte d’Auschwitz II Birkenau, je ressentis un malaise. L’aspect "touristique" me surprit (il y a beaucoup de groupes). Il me parait très malsain le fait de visiter ce camp sans cheminement autour du travail de mémoire. Il ne faut pas oublier qu’à chacun de nos pas, nous marchons sur des sépultures. En effet, Auschwitz est le plus grand cimetière juif du monde. Il ne faut pas omettre que ces bourreaux étaient des gens comme nous, il y avait parmi eux des intellectuels à qui l’on a su faire oublier toute morale.

 Qu’aurions nous fait à leur place ? Serais-je résistante ou bourreau moi aussi ?

 Birkenau étant un campavec surtout des ruines, le passé de ce lieu, ces atrocités dans l’histoire semblent peu réelles. En tout cas, il est impossible de se représenter les crimes par manque de murs.

Les intervenants qui nous ont fait visiter, Olivier Lalieu, historien du Mémorial de la Shoah, Marta, une guide polonaise, et bien sûr Benjamin furent très enrichissants pour notre passage dans ces lieux.

Tandis que Auschwitz I, je réalise enfin, car à présent, tout semble effroyablement réel. Les murs étaient là. Un village fantôme. La nuit et l’obscurité surprennent. L’atmosphère est pesante et oppressante. 

Bien que je sache avant ce que je trouverai dans le musée, les émotions submergent irrémédiablement. Il y en avait trop, trop de chaussures, trop de cheveux, trop de personnes assassinées seulement parce qu’elles sont nées juives.

Durant cette étape, les émotions allaient crescendo. L’image de notre famille envahit nos pensées.

 Je suis soulagée d’avoir vécu cette expérience avec ma classe que je considère un peu comme une deuxième famille. Les liens entre nous tous sont forts dorénavant. Personne ne pourra nous lever de l’esprit cette étape que nous avons vécue ensemble.

 Et si c’était eux ? Et si c’était moi qui aujourd’hui avais mes chaussures, mes cheveux en vitrine ?

Ce soir, je retourne en France avec une promesse que je me fais à moi-même. Je vouerai une partie de ma vie à la transmission de la mémoire. En l’honneur de ceux qui ont péri. En l’espoir d’un avenir meilleur, en l’espoir de pouvoir un jour dire « plus jamais ça ». 
Comme l’a si bien dit Benjamin Orenstein, « Nous sommes les témoins directs de témoins ». Plus personne ne doit être dans l’ignorance.

 Je retourne parmi les miens, changée. Je suis une personne mieux construite, et responsable, je suis prête à être l’adulte de demain.

 A tout jamais cette phrase de monsieur Orenstein résonnera en moi, « Si aujourd’hui je témoigne c’est parce qu’un jour dans mon existence, je me suis demandé si j’avais eu une famille ».

 

Marine BLANC. TL1.

 

 

 

 

 

 

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