Nées en 1976, les Editions Phébus se concentrent dans la littérature étrangère à la fois comptemporaine et classique, et dans les récits de voyage et les témoignages. Amanda Smyth figure dans la dernière sélection du prix littéraire avec son premier roman : Black Rock.
Ce roman retrace quelques années de Célia, jeune orpheline à l’avenir incertain en 1950 sur une île des Caraïbes : Black Rock. Célia est élevé par ssa tante Tassi en compagnie de ses deux cousines. Son rêve est de rejoindre son père disparu, reparti à Southampton en Angleterre. Au cours de sa vie, elle se remémore souvent sa mère décédée en lui donnant la vie. L’héroïne est intelligente, elle se méfie du second mari de sa tante : Romand, un homme violent et alcoolique.
A 16 ans, à la suite et un drame elle s’enfuit traumatisée et à moitié morte vers l’île de Trinite et entame, un voyage intérieur vers l’âge adulte. Elle va apprendre la vérité sur son origine et sur elle-même.
Dés le départ on ressent le malaise existentiel de Célie, et les événements sont présentés par le lecteur mais cela ne nuit pas au suspense. Nous savons déjà que la beauté de l’héroïne la conduira à sa perte. Le récit provoque l’identification du lecteur car les personnages sont peints avec vérité. De plus l’écrivain place l’action dans un pays qu’elle connaît bien, car sa mère était de Trinidad. Le récit ne s’étale pas dans la longueur. Chaque événement s’effectue à un moment précis. Le texte est donc crédible.
Le charme de Black Rock réside dans la peinture sobre des villes. Derrière ce paysage idyllique se cache une vérité cruelle. Cependant il y a beaucoup de non-dits, le lecteur ressent donc une sensation qui laisse entrevoir le pire.
Le style de l’auteur peut paraitre dur mais il est juste actuel le personnage de Célia est attachant et une fois ce livre commencé il est impossible de s’en détacher.
Chacun des personnages est aboutis. L’auteur fait évoluer ceux-ci dans un cadre atypique avec des descriptions visibles et compréhensibles à tel point que le lecteur se matérialise aux creux de l’action. Au final ce livre est une explosion d’exotisme et de sentiments éprouvés par les personnages.
Ce premier Roman d’Amanda Smyth invite le lecteur à prendre conscience de la vie des personnages dont les rêves semblent aussi étendus qu’incertain.
De plus l’auteure, nous montre des femmes qui vivent dans la dépendance et dans la soumission.
Elles sont écrasées par les hommes qu’elles aiment et par leurs rands sociaux ces personnages principaux sont des femmes noires, en position d’infériorité face aux colonisateurs européens qui profitent de leur statut et qui en abuse.
La plus intense et subtile de cette auteure nous transporte dans un autre monde : celui du voyage, de l’amitié, et de l’amour. L’artiste mérite son prix : « Art Concil Grant ».
Son personnage principal doit se battre avec courage contre les préjugés pour se construire et acquérir une liberté que tout lui refuse.
Superbe est son portrait.
De Tobago à Trinité d’une île à l’autre, l’itinéraire d’une jeune femme, Célia qui a 20 ans aura tout connu des drames, un amour, la manipulation et l’humiliation. Deux îles des caraïbes, la végétation les orages la pluie la foi l’amour tout y est.
Lucie Roudaut 1ére L1