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Interview de Eddy Vaccaro et Aurélien Ducoudray

mardi 21 février 2012, par Sandy Rolland (Documentaliste)

Interview de Eddy Vaccaro et d’Aurélien Cucoudray, les deux auteurs de "Championzé"_ Une histoire de Battling Siki-Champion du Monde de Boxe 1922.
 
Après une brève présentation de ces hommes confortablement installés dans leur chaise, leur bouteille d’eau à leur pied, ils ont pu répondre attentivement et avec application à nos questions tout en se bataillant pour posséder le micro.
 
Avez-vous souhaité faire passer un quelconque message concernant le racisme dans votre bande-dessinée ?
Duccoudray : « Non, on n’avait pas de but particulier. D’autant plus que si nous l’avions fait, nous n’aurions rempli qu’une case sur cent-vingt, sur l’échelle du racisme et il en restera cent-dix-neuf à remplir. »
Vaccaro : « Non, à travers cette bande-dessinée, il n’y a pas de message particulier. On ne voulait pas dénoncer quelque chose, seulement montré :
-Ouah, quelle vie de fou il a eu !
Peut-être tout de même, démontrer comment était le racisme quotidien, le faire comprendre à travers celui de l’époque et celui d’aujourd’hui. »
Duccoudray : « Néanmoins, il faut savoir que le livre arrivait en même temps que le débat sur l’identité nationale, avec le racisme de bon ton.. . »
 
Pourquoi ce choix de couleur ?
Vaccaro : « Je me lasse très vite, c’est pourquoi nous avons choisi le crayon gras. En effet, il a la qualité d’exprimer à la fois des choses dures et douces. »
Duccoudray : « Dans ma carrière, j’ai été photographe, alors la bande-dessinée c’est un peu comme la photo en noir et blanc. Car je pense que la couleur pollue la vision : on ne voit plus rien, plus les couches. Seul l’aspect graphique avec son contenu est fort émotionnellement. »
 
Comment travaillez-vous en binôme ?
Vaccaro : « Mon éditeur m’a dit : « Tiens va voir son blog » Alors j’y suis allé, et bon : Bof ! Puis, à mesure que le temps passé, j’ai compris qu’il pouvait raconter ce que je voulais, ce que j’avais envie de dessiner. A nous deux, ont pouvaient regrouper nos eux libertés. »
 
Pourquoi pas un roman ?
Duccoudray : « J’ai pour référence un auteur américain. J’ai lu un de ces écrits et j’ai été essoufflé. Et je me suis dit :
-« Ouah, c’est fou, quand même, je peux l’être avec un roman. »
« C’est pourquoi j’aime titiller le lecteur, le forcer à aller ici et là, j’aime le conduire vers différentes directions qu’il n’aurait peut-être pas explorées. »
« De plus je pense, que pour écrire un roman, il faut avoir des choses à dire. Le roman ça vient de soi et je ne me sens pas de taille. »
« Pour un roman, l’écriture se doit d’être invisible, mystérieuse. »
« Ma bande dessinée est comme un roman mosaïque. »
 
 C’est donc lors de cette interview que nous avons pu interroger ces deux auteurs qui malgré leurs différents métiers se complètent et évoluent ensemble. Une rencontre peu commune qui permet de constater que parfois « les apparences sont trompeuses », qui aurait pu croire que derrière cette ouvrage « limité » par des barrière tel que le contexte et l’époque se cachait des hommes éprouvant une certaine jouissance à manipuler les lecteurs et une œuvre plaquait comme du papier à musique.
 Une découverte au sujet des couleurs, du ressenti de Duccoudray qui malgré son parcourt professionnelle fulgurant (photographe, journaliste ect .. .) et son avis « engagement politique » ne se sent pas à la hauteur émotionnellement pour écrire un roman, où par la même occasion une partie de sa personne sera retranscris fatalement.
 
 Lucie Roudaut
 
 
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