Val de Durance
Lycée
Pertuis
 

Rencontre avec un relieur d’art

lundi 5 décembre 2011, par Sandy Rolland (Documentaliste)

Annelise Dellerie, relieur d’art sur Pertuis, est venue à la rencontre des élèves le vendredi 25 novembre de 10h à12h au CDI. Cette intervention avait pour objectif de présenter un professionnel du livre dans le cadre du prix littéraire des lycéens et apprentis de la région PACA.
Les élèves de la classe de 1ère L1 ont tout de suite été intéressés par ce métier qu’ils méconnaissaient. Ils ont tout d’abord voulu savoir quel était le cursus à suivre pour aboutir à cette profession. Mme Dellerie leur a signalé les différentes écoles.
Ensuite, des questions on tété posées sur le travail en lui-même, Mme Dellerie leur a expliqué les différentes étapes de fabrication d’une reliure et leur a montré comment elle utilisait le « cousoir » qui sert à coudre les cahiers de manière plus solide.
Une commande sera effectuée à Mme Dellerie afin de relier les textes rédigés par les élèves au cours des ateliers d’écriture. Cet ouvrage sera présenté aux auteurs du prix littéraire le 24 mai à Marseille.
Résumé pour la reliure :
Il faut minimum une soixantaine d’étapes pour réaliser un livre, ou même un « train de livres », profitant des nombreux temps de séchages pour avancer sur plusieurs livres à la fois.
Chaque étape est importante, car elle détermine à chaque fois le bon résultat du livre. Si une étape est mal faite, quel que soit son emplacement (début, avancement des travaux, fin…), cela aura de mauvaises répercussions jusqu’à la fin du livre.
Chaque étape est faite à la main. Pas de machine électrique, ou très rarement pour faire de la reliure. Il y a aussi de nombreux temps de collage puis de séchage à prévoir. C’est aussi pour cela qu’une reliure ne se fait pas en quelques heures.
 
Parmi les grandes étapes, il y a « débrocher » un livre, ou lui enlever sa couture d’origine. Cela permet ensuite de recoudre le livre, à l’aide du « cousoir », afin d’amener un fil plus épais que celui d’origine. Les cahiers sont cousus un après l’autre, de manière à ce que le volume tienne bien au final. Comme toute chose que l’on utilise et que l’on consulte, cela a une durée de vie, mais bien plus longue que les livres actuels qui ne sont que des feuilles volantes collées sur la tranche.
Ainsi, le « dos » (partie cousue) du livre « monte » par rapport à la « gouttière » (côté opposé au dos). Cela permet de donner ensuite la forme arrondie du livre. Le dos est bombé ou « arrondi » alors que le côté opposé se creuse. C’est pour cela que ce côté-là s’appelle la gouttière, car le creux formé ressemble à une gouttière. Cette étape s’appelle « l’arrondissure » suivie de « l’endossure ».
On amène ensuite les cartons du livre. Ils sont percés à des endroits précis afin d’y introduire les rubans (ce sont eux qui sont maintenus au cousoir lors de la couture). Cette étape s’appelle la « passure en cartons ». Ainsi, les cartons sont fixés au volume et permettent à la reliure de durer plus longtemps et d’être résistante.
Une autre étape importante (qui vient longtemps après la passure en cartons) est la « parure » de la peau ou du cuir. Il s’agit d’affiner la peau, déjà dédoublée chez un « pareur », à certains endroits pour pouvoir ensuite « poser le cuir » plus facilement et surtout de manière plus esthétique. Cela permet aussi de faire une des étapes qui suit.
 
D’un point de vue termes techniques :
Le haut du livre s’appelle « la tête ». Le bas du livre s’appelle « le pied » (rarement) ou « la queue » (beaucoup plus fréquent). La partie cousue s’appelle « le dos ». Le côté opposé s’appelle « la gouttière ». « La tranche » (que l’on confond souvent avec le dos) se situe soit en tête (ce sont les tranches de papiers que l’on voit en tête), ou « tranche de gouttière » ou encore la tranche qui se situe à la queue du livre.
 
Ce que l’on peut voir sur le dos « classique » :
-« les nerfs », parties en relief, perpendiculaires au sens du dos
- l’auteur, le titre, la tomaison, l’année
-les filets (partie faite à l’or qui souligne ou surligne les nerfs)
 
Il existe ensuite de nombreux décors de reliures :
-classiques, mais différents selon chaque siècle (reliures médiévales, 16ème s., 17ème s., 18ème s., 19ème s.- avec notamment l’apparition de la reliure mécanique…)
-contemporaines, avec des décors plus picturaux et « moins classiques », avec des mosaïques de cuirs, nouveaux matériaux tels que le plexiglas, métal, bois….
 
De nombreuses techniques également :
-pleine toile
-plein cuir
- demi-cuir
-reliure souple
-reliure japonaise
- structure accordéon
-…et des centaines d’autres
 
Ensuite c’est libre à l’infini.
Merci à Mme Dellerie pour son intervention !

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