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La Main coupée de Blaise Cendrars

mardi 3 mai 2011, par PREVOST Elisa

La Main Coupée de Blaise Cendrars

Le titre La Main Coupée, évoque la main que l’auteur a perdue pendant la guerre. Ce titre permet à l’auteur de montrer que l’œuvre est très personnelle, et qu’elle appartient à un passé douloureux. Ce titre insiste sur la guerre et sur ses pénibles conséquences physiques, il prend directement position en indiquant l’héritage d’horreur transmis par la guerre.

Le livre s’organise en chapitre, et ceux-ci n’ont aucun ordre chronologique. Souvent ces chapitres sont des portraits, mais il s’agit parfois aussi de descriptions de lieux, d’actions. Ces chapitres permettent à Cendras de donner une nouvelle impression de la guerre. En faisant ces portraits, il rend hommage aux personnes, aux soldats qu’il a connus, mais aussi à la fraternité et la camaraderie qui régnaient dans les tranchées et au front. Ces descriptions permettent aux lecteurs de vraiment visualiser le soldat comme un être humain, ce n’est plus simplement un soldat parmi tant d’autres, mais c’est une personne, un homme avec une histoire un passé, une famille et qui se bat pour la victoire de la France. Ces portraits donnent une vision plus humaine de la guerre et font de l’oeuvre un monument à la mémoire de ces soldats.

Ainsi Cendrars raconte l’histoire de ses camarades dans ce livre. Parmi eux, se trouve un homme, Garnéro. Cet homme mort au front est retrouvé des années plus tard par l’auteur. Garnéro était un excellent tireur, mais il fallait qu’il prenne son temps. Fameux cuisinier, il découvrait toujours les endroits où il y avait à boire ou à manger. Garnéro est mort un jour où les soldats allaient au front, dans les tranchées allemandes. Avant d’arriver dans les tranchées ennemies, Garnéro tue un lapin d’une seule balle et l’accroche à sa ceinture. La tranchée où ils se trouvent est complètement vide et ils décident de repartir quand Garnéro trouve par hasard une cave où il y a de la bière et des cigares. Alors que les soldats sont en train de ramener quelques tonneaux, des obus commencent à leur tomber dessus. Tous s’enfuient et laissent Garnéro seul. Car celui-ci ne veut pas laisser ses tonneaux. Un obus tombe alors juste à côté de lui et le blesse. Paralysé et ne pouvant plus parler, il ne peut rien dire ou faire, ses compagnons le croient mort. Plus tard ils reviennent pour l’enterrer, et toujours dans le même état Garnéro se retrouve recouvert de terre. Peu de temps après un obus tombe à côté de lui, le propulsant hors de sa tombe de fortune et lui arrachant une jambe. Cette amputation lui permet alors de crier et d’être sauvé par des brancardiers. Des années plus tard il retrouvera Cendrars et lui contera son histoire.

Les organisations allemandes et françaises sont diamétralement opposées. L’organisation allemande repose sur l’ordre, la discipline, et la prévention alors que chez les Français, c’est la « pagaïe » comme le dit si bien l’auteur. On peut donner quelques exemples, comme les munitions ou l’artillerie, les Français en manquent toujours, alors que les Allemands en ont tout le temps. Dans les tranchées allemandes, il y a l’électricité, le chauffage, elles sont parfaitement équipées, alors que les tranchées françaises sont démunies de tout.

Le ravitaillement illustre bien l’absence d’organisation française et l’ordre des Allemands. Sur les routes conduisant vers les tranchées allemandes il y a toujours des camions de ravitaillement ou autres tel que les munitions. Alors que manque toujours de tout. Ils n’ont pas assez à manger ou ils leur manquent toujours des munitions et armes. On peut aussi mettre en avant les différence qu’il y a pour les permissions. Chez les allemands, il y a un système de roulement où chaque homme peut rentrer chez lui à un moment ou à un autre. Les permission sont aussi plus fréquente. chez les français, ce système de roulements n’existe pas, s’est beaucoup plus anarchique. Les permissions sont très peu organisées, et quand elles ont lieu les personnes choisis sont tirées au sort. Ce système est donc très inégalitaire.

Comme dans toute oeuvre littéraire, l’auteur utilise des images pour évoquer la guerre ou les combats. L’auteur fait ainsi la comparaison entre un bras coupé, sanguinolent et un lys rouge. Le bras encore vivant fouille la terre avec ses doigts comme le feraient les racines d’un lys et le sang représente les pétales rouges s’épanouissant au soleil. Une deuxième comparaison est faite, le bombardement ennemi est comme un opéra, le bruit et la lumière représentent la musique et la chorégraphie d’un opéra. Grâce à ces images, l’auteur donne à la guerre une certaine beauté. Il essaye de donner une image qui rendra la guerre moins horrible, barbare et sanguinaire qu’elle ne l’a été.

Elisa Prévost.

 
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