Val de Durance
Lycée
Pertuis
 

Les cinq martyrs du Lycée Buffon

mercredi 15 décembre 2010, par N

1940 / 1941 : Les lycéens entrent en résistance :

Après la défaite de la France et la signature de l’armistice, le 22 juin 1940, au lycée Buffon, comme dans d’autres établissements, un mouvement de résistance s’organise. Il s’agit de lutter par tous les moyens contre l’occupant nazi. Un petit groupe d’une dizaine de lycéens de cet établissement entre en résistance, dont :

Avec eux quelques autres, dont Michel Agnellet, 13 ans ½ en 1940, que nous avons eu la chance de rencontrer.

 

Distribuant des tracts, collant des papillons, ces cinq lycéens multiplient les appels auprès de leurs camarades. Ils s’efforcent de leur faire comprendre que la guerre n’est pas finie, qu’il faut lutter contre l’armée d’occupation. Ils prennent un pseudonyme : Marchand, André, Francis, Paul, Jeannot et installent, chez l’un d’entre eux, une petite imprimerie qui leur permet de reproduire leurs appels et de cacher leurs premières armes. Le 11 novembre 1940, les étudiants osent défier l’occupant nazi. Les élèves du Lycée Buffon sont présents dans le cortège des étudiants venus fleurir la tombe du soldat inconnu. Au cours de l’année 1941, les groupes et les réseaux de résistance se développent. Les cinq condisciples décident de s’engager plus avant dans la résistance armée. Ils adhérent au mouvement de résistance qui donnera naissance aux « Francs-Tireurs et Partisans Français ».

 

1942-1943 : La répression contre les lycéens de Buffon :
Loin de cesser, l’activité des cinq amis s’intensifie. Ils participent à des attentats contre des officiers allemands, lancent des grenades contre un amiral allemand et ses invités au cours d’une réception donnée à bord d’une vedette sur la Seine. Ils glissent des tracts sous des portes, collent des affiches … accomplissant tous ces gestes, « petits » et « grands », qui contribuent à saper le moral de l’occupant et à entretenir un climat d’insécurité. Les 3 et 4 Juin 1942, quatre d’entre eux sont arrêtés, sur dénonciation. Seul Pierre Benoît parvient à s’échapper. La sanction est sans appel : travaux forcés à perpétuité pour les trois jeunes gens. Puis ils sont remis à la Gestapo, ainsi que Jacques Baudry, compromis pas ailleurs dans des attentats contre les troupes d’occupation. Le 28 août 1942, Pierre Benoît est arrêté près de la gare Saint-Lazare et rejoint ses camarades à la prison de la santé.
 
 
Le 15 octobre 1942, après un nouveau procès, les cinq résistants sont condamnés à mort par le tribunal de la Luftwaffe et transférés à la prison de Fresnes. Le 8 février 1943, les cinq étudiants sont fusillés au stand de tir d’Issy-les-Moulineaux et enterrés au cimetière d’Ivry.
 
 
Poème de Paul Éluard, ami de la famille Legros, en hommage à Lucien et à ses camarades, 1944.
La nuit qui précéda sa mort
Fut la plus courte de sa vie
L’idée qu’il existait encore
Lui brûlait le sang aux poignets
Le poids de son corps l’écœurait
Sa force le faisait gémir
C’est tout au fond de cette horreur
qu’il a commencé à sourire
Il n’avait pas UN camarade
Mais des millions et des millions
Pour le venger il le savait
Et le jour se leva pour lui.
 
● Lettre de Lucien Legros avant son exécution
Paris, le 8 février 1943.
 
Mes Parents Chéris, mon Frère Chéri,
 
Je vais être fusillé à onze heures avec mes camarades. Nous allons mourir le sourire aux lèvres, car c’est pour le plus bel idéal. J’ai le sentiment, à cette heure, d’avoir vécu une vie complète. Vous m’avez fait une jeunesse dorée : je meurs pour la France, donc, je ne regrette rien. Je vous conjure de vivre pour les enfants de Jean. Reconstruisez une belle famille …
Jeudi j’ai reçu votre splendide colis : j’ai mangé comme un roi. Pendant ces quatre mois, j’ai longuement médité : mon examen de conscience est positif, je suis en tout point satisfait. Boujour à tous les parents et amis. Je vous serre une dernière fois sur mon cœur.
Cette histoire des martyrs du lycée Buffon est à l’origine de la pièce de théâtre"Un autre 11 novembre", écrite et mise en scène par Jean-Charles Raymond. Nous avons vu cette pièce au théâtre de Pertuis le 9 novembre.
Naïma Baoudene, 1°ECO 2
 
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